Qu'est-ce qu'un CLSM
Un CLSM est une démarche locale qui réunit les acteurs d’un territoire autour d’un objectif commun : élaborer et mettre en œuvre une stratégie pour améliorer la santé mentale de la population.
Quels sont ses objectifs
Les objectifs du CLSM sont :
- Lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale ;
- Agir sur les déterminants de la santé mentale ;
- Prévenir les troubles psychiques ;
- Favoriser l’inclusion et le respect des droits des personnes concernées par un trouble psychique ;
- Favoriser des parcours de soins accessibles et adaptés.
Chaque objectif est travaillé en fonction des constats et besoins identifiés dans un diagnostic local.
Qui participe au CLSM
Afin de s’assurer d’un impact efficace, le CLSM est porté institutionnellement par la collectivité et l’hôpital psychiatrique, permettant l’articulation entre les politiques publiques locales, les politiques de soin et les constats identifiés sur le territoire.
Il est animé par plusieurs instances interdépendantes, composées a minima :
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Des élus locaux et/ou leurs représentants ;
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Des chefs de pôle/de service de psychiatrie et ou leurs représentants ;
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Des personnes concernées par des troubles psychiques ;
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Des aidants ;
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Du ou de la coordinatrice.
En fonction des objectifs des instances et des priorités définies dans le diagnostic, cette composition minimale est complétée par d’autres acteurs (institutions, associations...) qui sont des membres à part entière du CLSM, participant ainsi de manière durable aux différentes instances et garantissant une dynamique sur du long terme.
Quelles sont les instances d'un CLSM
Pour fonctionner de façon efficace, les CLSM s’appuient sur trois grandes instances : stratégiques, opérationnelles, et citoyenne.
Une gouvernance stratégique : le comité de pilotage (COPIL)
Le COPIL a pour mission de définir la stratégie et les orientations du CLSM. À partir des constats et besoins identifiés lors des diagnostics territoriaux et de l’assemblée plénière, il détermine les priorités d’action, élabore la feuille de route du CLSM et s’assure du bon déroulement des projets. Une à deux fois par an, il regroupe les cinq acteurs de la composition minimale d’un CLSM, ainsi que les acteurs pertinents pour répondre aux objectifs du COPIL.
Des espaces opérationnels : les groupes de travail thématiques
Les groupes de travail thématiques ont pour mission de mettre en œuvre des projets ou actions en réponse à la stratégie définie par le CLSM. Ces groupes se concentrent sur des thématiques spécifiques (logement, adolescence, vieillissement, citoyenneté, prévention, précarité, etc.) et regroupent les acteurs concernés et compétents dans ces domaines. Ils définissent des projets à partir de la feuille de route validée par le COPIL, en assurent la mise en œuvre et en font la promotion lors des réunions du COPIL et de l’assemblée plénière.
Un espace citoyen : l’assemblée plénière
L’assemblée plénière a pour objectif de recueillir les attentes et besoins du territoire tout en mettant en valeur la stratégie et les actions du CLSM. Organisée environ une fois par an, elle réunit tous les acteurs concernés par la santé mentale : habitants, professionnels, personnes concernées par des troubles psychiques, aidants, élus locaux, etc. Cet espace de réflexion permet d’élaborer des idées et de faire connaître le travail réalisé par le CLSM. L’assemblée plénière peut prendre diverses formes (conférences, ateliers participatifs, présentations, stands), selon les objectifs fixés.
Une coordination dédiée aux CLSM est-elle nécessaire
Le bon fonctionnement d’un CLSM repose sur des instances qui facilitent la participation des acteurs du territoire, tout en s’appuyant sur les principes des démarches communautaires en santé. Pour garantir cette efficacité, une coordination solide et harmonieuse est indispensable. Le coordonnateur ou la coordonnatrice du CLSM joue un rôle clé : ses missions consistent à contribuer à la réalisation des objectifs du CLSM, articuler le CLSM avec le territoire, et à veiller au respect et à la mise en œuvre des principes communautaires.
Combien coûte un CLSM
Le financement des CLSM se concentre généralement sur le poste de coordination.
En moyenne, un poste de coordination à temps plein coûte 60 000€. Une répartition tripartite entre la collectivité portant le CLSM, l Agence Régionale de santé, et l hôpital est recommandée afin d assurer l implication des porteurs institutionnel et d un fonctionnement pérenne.
Toutefois, il peut aussi couvrir d'autres aspects :
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La réalisation d’un diagnostic territorial et de l’évaluation
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Le soutien à la réalisation des projets
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Le soutien à la participation des personnes concernées par des troubles psychiques, des personnes aidantes et des citoyens
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Le développement des relations entre les partenaires
Les domaines et montants de financement sont établis en fonction des objectifs propres à chaque CLSM, assurant ainsi une utilisation ciblée des ressources pour atteindre les résultats souhaités. Les montants alloués peuvent varier en fonction de plusieurs critères : la taille du territoire et le bassin de population, la lutte contre les inégalités de santé, l'indice de développement humain (IDH), la présence de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), les ressources déjà présentes sur le territoire ou leur absence, etc.
Mais l'allocation des fonds varie aussi en fonction des besoins, des priorités, des ambitions et des moyens spécifiques à chaque territoire. Bien que le budget alloué ne soit pas à lui seul un gage d'efficacité, il demeure un levier essentiel pour favoriser le bon fonctionnement des CLSM et la réussite des actions entreprises.
Comment évaluer un CLSM
Pour garantir l’efficacité et la pertinence d’une démarche de CLSM, plusieurs méthodes peuvent être mises en place, chacune visant des objectifs définis collectivement. Chaque méthode fournit des informations spécifiques en fonction des aspects à évaluer : qu’il s’agisse du fonctionnement du CLSM, de l’efficacité des actions menées, de leur pertinence ou de leur impact à long terme.
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Suivi d’activité : Cette méthode permet de suivre l’ensemble des actions du CLSM au cours de l’année et de rédiger un bilan d’activité. Elle renseigne à la fois sur le fonctionnement quotidien (par exemple : nombre de réunions des instances, réunions partenariales, composition des groupes de travail) et sur les actions concrètes réalisées (par exemple : nombre d’activités menées, taux de participation).
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Évaluation : Elle permet d’analyser le fonctionnement du CLSM à un moment donné (processus), d’évaluer l’atteinte de ses objectifs spécifiques (résultats) et d’examiner les effets produits sur le territoire (impact).
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Capitalisation : Elle consiste à transformer le savoir expérientiel en connaissances partageables, en valorisant les pratiques et stratégies des acteurs sur le terrain.
L’évaluation et la capitalisation sont des domaines qui requièrent des compétences spécifiques afin d’assurer leur rigueur et leur légitimité. Chaque CLSM doit mobiliser les ressources appropriées, qu’il s’agisse de guides méthodologiques ou de l'expertise d'organismes spécialisés, pour mener ces missions de manière adéquate.
Le centre national de ressources et d’appui aux CLSM recommande la réalisation d’un ou plusieurs document cadre permettant au CLSM de formaliser :
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Les objectifs et les valeurs communes à tous les CLSM ;
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Ses priorités de travail ;
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Son fonctionnement spécifique et les moyens humains, logistiques et financiers alloués ;
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L’engagement des acteurs ;