La stratégie du CLSM repose sur 5 grand objectifs :
- Lutter contre la stigmatisation
- Agir sur les déterminants de santé
- Prévenir les troubles psychiques
- Favoriser l’inclusion sociale et le respect des droits des personnes concernées par des troubles psychiques
- Favoriser des parcours de soins adaptés et accessibles
Afin de d’articuler ces objectifs aux spécificités de chaque territoire, les CLSM peuvent mettre en œuvre et se baser sur un outil indispensable : le diagnostic territorial.
Généralités
Les diagnostics territoriaux couvrent plusieurs champs : santé, social, logement, emploi, urbanisme, etc.
En croisant des données quantitatives (état, ressources existantes, types de recours...) et qualitatives (perceptions des habitants et des professionnels), la démarche diagnostique permet d’avoir un état des lieux précis du territoire sur une thématique donnée. Cet état des lieux peut être réalisé à un instant T, et renouvelé selon une périodicité définie (tous les 5 ans par exemple), et/ou en dynamique : les données sont recueillies en continu afin d’actualiser plus régulièrement les informations et d’avoir ainsi un regard plus réaliste de la situation du territoire.
Afin de partager les constats issus d’un diagnostic territorial, de prendre en compte les besoins et attentes des acteurs locaux et de proposer des mesures concrètes à mettre en œuvre dans la continuité du diagnostic, une démarche participative peut être également privilégiée : le diagnostic territorial partagé. Outre la réalisation d’enquêtes qualitatives, cette démarche consiste à mettre en place, dès le début du diagnostic, un comité de pilotage rassemblant l’ensemble des parties prenantes (élus ou décideurs, professionnels du secteur sanitaire, médicosocial et social, et habitants). Ce dernier participe à la définition de la méthode nécessaire à l’établissement du diagnostic (choix des indicateurs, méthodologie d’enquête…), discute les résultats observés et contribue à l’élaboration des recommandations ou s ou des actions à mettre en œuvre dans une perspective générale d’amélioration de la santé et de l’accès aux soins.
Le diagnostic territorial dans le cadre du CLSM
Le diagnostic territorial est un outil indispensable à la réalisation des objectifs du CLSM. Son utilisation peut intervenir à différents moments :
- A la création d’un CLSM, afin d’identifier les axes thématiques et/ou publics prioritaires ;
- Après plusieurs années de fonctionnement, afin de s’adapter aux évolutions du territoire et de réorienter les axes de travail ;
- En continu, afin d’enrichir les connaissances sur les besoins du territoire, d’affiner les objectifs et d’être réactifs sur les besoins prioritaires de la population et des professionnels.
Le CLSM peut mettre en œuvre (ou s’appuyer, dans le cas d’un diagnostic déjà existant) un diagnostic territorial de santé mentale ; Celui-ci a pour principal objectif de décrire la situation sanitaire d’une zone géographique ainsi que les attentes de la population et des professionnels, afin d’identifier les forces et les faiblesses sur le plan des besoins de santé, de l’organisation des soins, et de l’accompagnement des populations, notamment les plus fragiles.
Le CLSM peut également s’appuyer sur d’autres types de diagnostic qui vont lui permettre d’avoir un regard global et transversal sur son territoire, et croiser les différents enjeux pouvant impacter la santé mentale de la population : analyse des besoins sociaux, diagnostic de santé réalisé par le Contrat local de santé, mobilité urbaine, accès à l’emploi, niveau socio-économique, étude démographique...
Au regard de la démarche communautaire des CLSM et de l’utilité d’impliquer un grand nombre d’acteurs dans cette démarche, l'approche “diagnostic territorial partagé” est fortement recommandée.
Mise en œuvre d’un diagnostic territorial de santé mentale par un CLSM
Au préalable, la mise en œuvre d’un diagnostic territorial de santé mentale doit être discutée et actée au sein du comité de pilotage (COPIL) ou comité technique (COTECH) du CLSM. Plusieurs questions doivent être posées :
- Existe-t-il des diagnostics sur la santé mentale locaux ou à d’autres échelles (départementales, régionales), et que disent-ils ?
- Existe-t-il des diagnostics en cours de réalisation ou en projet par d’autres acteurs/démarches, et comment s’articuler avec ?
- Que veut-on faire avec le diagnostic ? De quelles données avons-nous besoin ?
- En fonction des données à recueillir, quelles sont les compétences requises (qui peut piloter et mettre en œuvre le diagnostic) et quels sont les moyens à engager (financiers, logistiques) ?
- Quelle est la temporalité souhaitée (mise en œuvre, finalisation) ?
La mise en œuvre d’un diagnostic territorial nécessite donc une réflexion collective, des compétences et du temps afin de s’assurer de sa pertinence et son efficacité.
Les ressources à mobiliser
Dans le cadre d’un projet de diagnostic territorial, les CLSM peuvent s’appuyer sur plusieurs ressources :
- Les Agences régionales de santé (ARS), qui peuvent soutenir et parfois financer le diagnostic ;
- Les Observatoires régionaux de santé (ORS), qui produisent des données et accompagnent les projets de diagnostic ;
- Les centre régionaux Promotion Santé, Centres ressources handicap psychique (CREPSY) et autre centres ressources santé/santé mentale, qui peuvent informer sur les ressources/données disponibles sur le territoire concerné et apporter un appui méthodologique à travers des guides, des formations, des accompagnements individuels ;